Luis de Pablo commence très jeune ses études musicales, notamment vocales. Diplômé en droit en 1952 à l'Université Complutense de Madrid, il conserve néanmoins une passion pour la musique et surtout le modernisme musical. Alors avocat, il étudie les principales partitions du XXe siècle et s’exerce en autodidacte à la composition. Il cesse son activité de juriste dans les années cinquante et fonde en 1958 le groupe Nueva Música avec Ramón Barcé, groupe auquel collabore également Cristóbal Halffter. Au début des années soixante, il se rend à Darmstadt où il rencontre Bruno Maderna, Pierre Boulez, György Ligeti et Karlheinz Stockhausen. Il s’installe ensuite à Paris afin de se perfectionner aux côtés de Max Deutsch.
Compositeur aux influences éclectiques, on trouve dans les œuvres de Luis de Pablo, influencées par la musique iranienne, le nô, et même la flûte mélanésienne, des hommages à Tomás Luis de Victoria, Claude Debussy, Beethoven, Schoenberg ou Mompou. Luis de Pablo devient une figure importante pour la promotion de la musique moderne dans son pays en tant que conférencier, analyste de plus, il traduit la biographie de Schoenberg par Stuckenschmidt et les principaux écrits de Webern. Il fonde les concerts «Tiempo y Música » en 1959 et les «Jeunesses musicales » de 1960 à 1963, et en 1965 le groupe «Alea », premier studio électroacoustique espagnol.
Il parvient par ses activités musicologiques et ses compositions à sortir l'Espagne de ce qu’il considère comme un « isolement culturel » dû au franquisme. Il est néanmoins accusé par les franquistes de trop s’inscrire dans un «art de gauche» et par l'ETA d'être un suppôt du régime. Il est alors contraint à l'exil, aux Etats-Unis puis au Canada il ne retourne en Espagne qu’en 1975, suite à la mort de Franco.
Sa musique est publiée par Salabert / Universal Classics & Screen
Photo : © De San Bernardo