Philippe Boivin, né en 1954, a effectué ses études de musicologie à la Sorbonne, d’écriture au C.N.S.M de Paris et de composition avec Max Deutsch. La SACEM lui a décerné le prix de la meilleure œuvre pédagogique en 1985 et le prix de composition Georges Enesco en 1988. De par son parcours diversifié, Philippe Boivin appartient à une génération de compositeurs pour laquelle la création ne se limite pas à une expérience unique. Sa production, largement dominée par la musique de chambre, montre une pluralité d’intérêts. Mais s’il est un qualificatif qui pourrait résumer son travail, c’est bien celui de rigueur. Rigueur que l’on rencontre tant dans la précision de son écriture que dans sa volonté de diriger le discours musical sur des bases formelles longuement élaborées. Une telle rigueur n’est cependant pas antinomique d’un souci de confier aux instruments des attitudes lyriques, voire dramatiques ou même théâtrales. Dans le parcours de Philippe Boivin, on peut déceler quatre tendances qui jalonnent toute sa production comportant aujourd’hui une vingtaine d’œuvres. - La dimension théâtrale sous-jacente, inhérente à toute interprétation, peut dans certaines pièces solistes, prendre les allures d'une véritable composition tant visuelle que sonore (Zab ou la passion selon Saint-Nectaire pour contrebasse). - La conception pédagogique de certaines pièces telles que Ouverture pour orchestre d'harmonie ou Photo de classe pour 12 clarinettes peut être vue comme « une recherche d'un nouveau rapport entre compositeur et interprètes » fondé sur l'écoute mutuelle. - L'idée d'une conception cyclique se retrouve dans bon nombre de pièces, au fil desquelles apparaît une volonté d'épure d'un matériau voyageant d'œuvre en œuvre. Le tryptique pour la percussion Big-Bug, Chaconne, Domino III est de ce point de vue, très significatif. - Parallèlement la formalisation des structures sonores semble être le principal centre d’intérêt de Philippe Boivin. L’utilisation de l’outil informatique pour lequel il réalise lui-même ses propres logiciels d’aide à la composition, le place dans une conception fortement actuelle de la création musicale. Mais si la formalisation musicale est omniprésente, Philippe Boivin n’en oublie pas pour autant que toute musique est aussi geste et expression.
Sa musique est publiée par Salabert / Universal Classical Music.
Cécile Gilly
Photo : © Jean-Marc Treuil
Domino n° 3 (1990)
pour timbales
Éditions Salabert - En vente
Chaconne (1989)
pour ensemble
Éditions Salabert - En location
Big Bug (1988)
pour ensemble
Éditions Salabert - En location
Photo de classe (1982)
pour 12 clarinettes, œuvre pédagogique
Éditions Salabert - En vente