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Constant, Marius

Né en 1925 à Bucarest, Marius Constant y fut un musicien précoce, au point d’y avoir remporté, en 1945, le prix Enescu. Grâce à une bourse du gouvernement français, il gagna la France en 1946 pour y parachever sa formation : au Conservatoire national supérieur de musique de Paris avec Olivier Messiaen et Tony Aubin ; puis, en cours particulier, auprès de Nadia Boulanger et d’Arthur Honegger.

Il accomplit une longue carrière à Radio France : entre 1952 et 1954, il travailla au Studio de Musique Concrète ; en 1954, il co-fonda la chaîne radiophonique France Musique, qu’il dirigea jusqu’en 1966 ; enfin, en 1963, il créa puis dirigea l’ensemble instrumental Ars Nova, alter ego public du Domaine Musical et dans des esthétiques créatrices plurielles.

Au centre de la création de Marius Constant se tient une préoccupation, presque viscérale, pour la musique destinée à la scène – opéra et ballet – ; le compositeur y a exalté son aptitude rare à incarner le corps de ses interprètes, musiciens comme danseurs. L’oeuvre lyrique de Marius Constant est multiple, ainsi qu’en témoigne la diversité de ses librettistes et de ses sources littéraires : Jean Tardieu, Pierre Bourgeade d’après le marquis de Sade ou un drame médiéval, sans omettre sa reformulation, grâce à Peter Brook, des deux opéras qui marquèrent sa jeunesse : Carmen (La tragédie de Carmen, en 1981) et Pelléas et Mélisande (Impressions de Pelléas, en 1992). Quant à sa musique chorégraphique, elle résulte de ses charges de directeur musical de la danse auprès de Roland Petit et de ses Ballets de Paris (dès 1958) puis à l’Opéra national de Paris (entre 1973 et 1978). Autre part essentielle de l’art de Marius Constant : son oeuvre d’orchestre. Le compositeur y déploya une science qui lui valut d’être reconnu comme un maître du timbre et de la couleur.

Il enseigna l’orchestration et l’instrumentation au Conservatoire national supérieur de musique de Paris entre 1978 et 1988, ainsi que la composition dans diverses institutions américaines et européennes. Et, dans ses oeuvres de musique de chambre, le tempérament dramatique de Marius Constant se structure autour de trames narratives ; la percussion et une vigoureuse écriture rythmique y sont alors prépondérantes. Jusqu’à son dernier souffle en 2004, Marius Constant a toujours agi en « honnête curieux ». Préférant le risque à l’ennui, il multiplia les expériences : l’électro-acoustique mixte, la musique avec bande magnétique, des nomenclatures paradoxales, des instruments rares en musique classique (guitare électrique, accordéon ou orgue de barbarie), le jazz, la spatialisation des sources sonores et l’écriture aléatoire. Tous ces talents et activités le conduisirent à être élu, en 1993, à l’Institut de France au fauteuil de son vénéré maître et ami, Olivier Messiaen.

Une de ses oeuvres :

La Tragédie de Carmen (1981)
pour 4 voix (S.MzS.T.Bar), 2 comédiens & 15 instrumentistes
1.1.1.1 — 1.1.1.0 — perc - pno - hpe — 1.1.1.1.1
Editions Salabert - Location et Vente