Esprit libre et créatif, le pianiste-compositeur fera dialoguer les figures paternelles de Boulez et Sciarrino avec celles d'Adès et de ses nouvelles Études pour piano n°4, 5, 6, "des pièces isolées de dimensions très variables, comme un recueil de poèmes, dont certaines travaillent sur les touches seules et d’autres vont fouiller le piano dans les cordes, à la main ou avec des plectres."
Un moment fort dans la saison du lieu parisien, alliant intensité et diversité, du sérialisme de la Seconde sonate de Boulez au langage général des études de Neuburger qui renoue, selon les propos du compositeur interprète, "avec une certaine modalité, ou poly-modalité, due au fait qu’il y a un seul motif mélodique générateur pour l’ensemble des pièces".

On ne saurait rêver meilleur écrin pour l'oeuvre de Iannis Xenakis, l'architecte des sons, que la Elbphilharmonie de Herzog et De Meuron dans le port de Hambourg, cette profession de foi dans les pouvoirs de la pierre, du verre, de la gravité au service de la musique. 

Durant trois jours, du 29 novembre au 1er décembre, la salle de concerts emblématique de Hambourg va résonner des grandes fresques orchestrales (dont les canoniques Jonchaies et Metastasis) et des oeuvres les plus emblématiques du catalogue de l'inoubliable créateur pour ensemble ou soliste, notamment pour percussions (Rebonds, Psappha, Persephassa...) interprétés par les meilleures formations du pays, de l'Orchestre de la Elphilharmonie à celui de la Radio de Berlin en passant par l'Ensemble Resonanz et les Percussions de Strasbourg. 

Trois jours d'émotions et de (re)découvertes à ne manquer sous aucun prétexte pour la (large et croissante) communauté des adeptes de Xenakis.

L'ensemble Risonanze Erranti, dont on parle beaucoup désormais dans les pays germaniques, animé et dirigé par Peter Tilling, présente le 23 novembre prochain au Mozarteum de Salzburg le nouvel opus d'Hèctor Parra, un Souffle en Suspens sous forme de vaste fresque monodramatique pour 15 instruments. Chaque création du compositeur des Bienveillantes ovationnées par public et critique unanimes (qu'on retrouvera à Nuremberg en fin de saison) est naturellement attendue désormais avec une extrême gourmandise !

La France symphonique compte depuis quelques années à son actif un formidable réseau de décideurs artistiques, souvent féminins, enclins à faire évoluer formats et contenus. Una Mujer Derramada "A Woman Spilled", signée de la compositrice Sivan Eldar sur une commande jointe de l'Orchestre National de Montpellier (où la pièce sera à découvrir le 22 novembre) et de l'Orchestre de Chambre de Paris, porte toutes les promesses, lovées dans la vocalité de son interprète Amyra Léon, d'un événement joyeusement disruptif. A réécouter au Théâtre du Châtelet à Paris le 13 mars. 

Une actualité foisonnante pour Oscar Bianchi 

Macbeth Underworld, opéra de Pascal Dusapin en création française les 25, 27, 29, 31 mars 2020 à l'Opéra Comique (Paris), puis les 12 et 14 mai 2020 à l'Opéra de Rouen.

Avec ce quatuor composé pour le Quatuor Van Kuijk, Christian Rivet enrichit son catalogue d’une nouvelle œuvre de musique de chambre qui s’inspire encore d’un univers littéraire, celui de la poétesse sud-africaine, Ingrid De Kok.