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A Librarian’s Choice #5

A Librarian’s Choice #5

La musique de Villa-Lobos est reconnaissable, malgré les nombreuses influences diverses et internationales dont le compositeur brésilien s‘inspire. Ses œuvres aboutissent toujours à un style personnel très reconnaissable, caractérisé par des éléments récurrents comme la polyrythmie, les passages ostinato, les lignes descendantes et un ensemble de percussions souvent très élaboré.

Malgré de nombreux éléments stylistiques qui rapprochent sa musique du modernisme français du début du 20e siècle, Villa-Lobos reste toujours un compositeur véritablement américain, qui reprend et cite certes des éléments européens, mais les intègre dans son propre langage formel et musical – comme une alternative complémentaire à la « Symphonie du nouveau monde » de Dvorak, par exemple, qui intègre des éléments musicaux américains dans les principes formels de la musique savante transmise par l'Europe. Un changement de perspective qui n'a cependant pas toujours été suivi dans la perception européenne de la musique de Villa-Lobos au 20e siècle.

Nous présentons ici cinq œuvres très différentes du compositeur brésilien, qui révèlent à tous égards une très large palette d'inspiration musicale.

Samba-Classico
Pour voix et orchestre

2 / 2 / 3 / 2 — 4 / 3 / 4 / 1 — timb. - 3 perc. - hpe — cordes (divisées)

1950

5 min

Plus connue dans sa version pour piano dans laquelle le texte de base porte encore l'indication d'auteur « E. Villalba Filho », un pseudonyme que Villa-Lobos a souvent utilisé pour ses propres poésies de textes pour ses musiques, l'œuvre est un « Homenagem aos Compositores Populares », un hommage à la samba. Avec son début dramatique, sa mélodie syncopée très rythmée et sa basse incisive, quelques mesures suffisent à vous plonger dans l'univers de la samba. Un morceau approprié pour une soirée d'arias mixtes.

 

 

Suite pour cordes
Orchestre à cordes

1912

12 min

Il s'agit d'une œuvre antérieure du compositeur, au caractère presque chambriste. L'effectif réduit ainsi que la relative simplicité des différentes parties en font une œuvre très gratifiante à interpréter, même par des ensembles amateurs.

Sur le plan musical, une atmosphère très délicate, presque suspendue, prévaut pendant de longues mesures. Au sein des trois mouvements individuels « Timide », « Mysterieuse » et « Inquiete (Air de ballet) », le travail est toujours monothématique, avec un matériau musical très concentré. A partir d'un petit motif qui traverse toutes les parties instrumentales, Villa-Lobos élabore trois miniatures raffinées.

 

Caixinha de boas festas
ballet et poème symphonique pour orchestre / « Bailado Infantil »

3.3.3.3. / 4.3.2.1. / Tp. Batt. Cmp.li Cel. Pf. A. / Archi

1932

30 min

Cette musique de ballet est extrêmement accrocheuse sur le plan mélodique. Il s'agit d'une série de très courts morceaux de caractère avec des mélodies centrales qui reviennent sans cesse, des changements d'ambiance rapides et des mélodies de cordes voluptueuses, comme dans le deuxième mouvement « O Marinheiro » (Le marin). Une orchestration en partie très discrète, toujours pleine d'humour, tout en restant chantante dans la mélodie. La « boite à surprises » de Villa-Lobos est une collection colorée et variée de joyaux musicaux.

 

The Emperor Jones (Ballet)
Pour orchestre, contralto et ténor

4 / 3 / 3 / 3 — 4 / 7 / 4 / 1 — timb. - 4 perc. - pno - cél. - hpe — cordes (divisées)

25 min

1956

Ce ballet a un tout autre caractère musical, puisqu'il est basé sur le texte de la pièce tragique expressionniste du même nom d'Eugene O'Neill, dans laquelle il est question de l'instauration d'une dictature impériale sur une île fictive des Caraïbes. Villa-Lobos y compose des univers sonores martiaux et rythmiques déformés, déterminés à partir de la deuxième moitié de l'œuvre par un thème de cuivres accrocheur et très dominant, qui s'oppose au chaos précédent. Malgré la relative notoriété de ce sujet littéraire, qui est régulièrement représenté dans différents films et adaptations théâtrales jusqu'à aujourd'hui, cette œuvre de Villa-Lobos n'a malheureusement guère été jouée jusqu'à présent.

 

Erosão
Sorimão u ipirungava  - Origem do rio Amazonas

4 / 3 / 3 / 4 — 4 / 4 / 4 / 1 — timb. - 3 perc. - pno - cél. - hpe — cordes (divisées)

15 min

1950

Cette œuvre s'inscrit dans une série d'œuvres orchestrales de Villa-Lobos qui font apparaître devant nos yeux de mythiques paysages (de forêt vierge) brésiliens. Après une construction musicale très lente, dans laquelle des thèmes musicaux allongés se construisent et se déconstruisent et derrière les mélodies au piano et pianissimo, beaucoup de choses grouillent et bouillonnent, des mélodies de cordes merveilleusement majestueuses apparaissent. Un changement musical intéressant par rapport à des œuvres aux thèmes similaires comme « Uirapuru » et « Amazonas », qui figurent déjà un peu plus souvent au programme des concerts.

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