En cette saison automnale un peu sombre, les recommandations des œuvres de la part du service de Location mettent cette fois-ci en lumière des œuvres de courte durée, dans lesquelles l'accent est souvent mis sur de grandes lignes mélodiques claires. Toutes les œuvres se distinguent par l’absence excessive de difficultés d'exécution, ce qui les rend jouables aussi bien par des orchestres professionnels que par des ensembles d'amateurs.
Robert Schumann : Carnaval Op. 9 (Quatre fragments pour orchestre)
Orchestration de Maurice Ravel
2.2.2.2 - 2.0.0.0 - timb. - perc. - hpe – cordes
11 min, 1914, Salabert
Maurice Ravel, orchestrateur d'une incroyable finesse et doté d'un excellent sens des couleurs sonores, a conçu une variante courte, très délicate et équilibrée, du célèbre cycle pour piano « Carnaval » de Robert Schuman. Les arpèges de harpe, par exemple, viennent régulièrement compléter la composition originale de Schumann avec une incroyable légèreté et une touche subtile, très française. Ravel s'est limité aux mouvements Préambule, Valse allemande, Paganini ainsi qu'à la Marche de David, créant ainsi une adaptation orchestrale distillée d'à peine plus de dix minutes, qui se prête aussi bien comme ouverture que comme bis.
Enescu : Intermezzos Op. 12
Pour orchestre à cordes
12 min, 1902-1903, Salabert
Dans cette œuvre de jeunesse conçue pour orchestre à cordes par le compositeur roumain Georges Enescu, de grandes lignes mélodiques sont au premier plan. Les deux mouvements (intitulés « Allègement » et « Très lent ») développent un long arc de tension qui explore des mondes émotionnels allant de l'extase radieuse à la mélancolie dramatique. D'un point de vue pratique, il n'y a pas de grands obstacles à l'exécution, derrière les lignes mélodiques, les autres voix sont le plus souvent réduites à un léger accompagnement d'accords.
Oscar Fernandez : Batuque
2[1/pic.2/pic] 2[1.Eh] 2[1.bcl] 2[1.cbn]/4331/tmp -3perc - pf -str
1936, 5 min, Ricordi
Le compositeur brésilien Oscar Fernandez, fondateur du Conservatório Brasileiro de Música à Rio de Janeiro, a composé en 1936 une suite en trois mouvements « Reisado do Pastoreio », dont la dernière partie, la « danse populaire afro-brésilienne », a rapidement acquis une grande popularité, ce qui a finalement conduit à son édition de la part de Ricordi. Ce morceau est un bis traditionnel, il est composé par un seul thème qui progresse avec une puissance fulgurante, presque continue, et qui se termine par un fortissimo éclatant. Un morceau dan lequel, enfin, les percussions est au cœur de toutes les attentions.
Manuel De Falla: Homenajes
3.3.3.3 / 4.3.3.1. / Tp.Batt. Cel. A. / Archi
19 min, 1939, Ricordi
De Falla a composé cette œuvre tardive pendant son exil en Argentine en 1939, bien que certaines parties de la composition existassent déjà. Les quatre hommages, qui comportent des citations et des références à la composition, s'adressent à des compositeurs importants et vénérés par Falla : le premier mouvement rend hommage à E. F. Arbos avec une fanfare dont le thème est composé par des notes résultant des lettres du nom : mi (e), fa (f), la (la), ré (d), si bémol (si bémol), do (c), sol (g). Après que l'accent instrumental a été mis sur les vents dans ce mouvement, les cordes sont au centre de l’attention du deuxième mouvement, dédié cette fois-ci à Claude Debussy et marqué d'une citation de sa « Soirée dans Grenade » tirée des « Estampes ». L'hommage à Paul Dukas cite la sonate pour piano en mi bémol majeur de Dukas, écrite dans la même année. Le quatrième et dernier hommage, « Pedrelliana », est dédié au professeur de de Falla, Felipe Pedrell. Celui-ci constitue un morceau plus optimiste en raison de son atmosphère générale et donne à l’œuvre complète « Homenajes » une fin très paisible et positive.
Jean-Yves Daniel-Lesur : Symphonie de danses
Pour piano, percussion et orchestre à cordes
26 min, 1958, Ricordi Paris
Pour conclure, nous avons le plaisir de vous présenter une longue pièce de Jean-Yves Daniel-Lesur, compositeur renommé pour ses œuvres chorales, dont les pièces orchestrales offrent de très bonnes prémisses pour une redécouverte de sa production en raison de leur facilité d'accès et des faibles difficultés d'exécution. La « Symphonie de danses » se compose de dix mouvements, chacun désignant un genre de danse différent. Presque tous les mouvements sont développés musicalement à partir d'un petit noyau de motifs, ce qui fait leur charme. La composition est élaborée et présente une structure rythmique continue, accompagné per des lignes mélodiques parfois très lyriques, comme dans la Pavane et l'incroyablement triste Sarabande.