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Hèctor Parra - « Justice » revue de presse

Hèctor Parra - « Justice » revue de presse

Événement majeur de la scène opératique internationale, Justice d'Hèctor Parra mise en scène par Milo Rau sur un livret de Fiston Mwanza Mujila, couvert de critiques internationales, donne ses lettres de noblesse à l'opéra moderne, résolument en phase avec les enjeux de notre temps ! Crée le 22 janvier au Grand Théâtre de Genève, il sera repris au printemps au Festival Tangente St Polten. 

 

DEUTSCHLANDRADIO (23.01.2024) : « L'opéra n'a jamais été aussi radicalement décolonisé » 

Manuel Krug, Die Welt (28.01.2024)« Pàrra, qui façonne habituellement des paysages sonores beaucoup plus complexes, laisse de la place au guitariste solo assis à gauche pour ses interventions, s'est inspiré de rythmes et de chants congolais dominés par les percussions et les entrelace de manière simple avec son langage sonore. Celui-ci n'est que rarement bruyant, il intègre habilement l'Orchestre de la Suisse Romande comme le chœur de l'opéra. La plupart du temps, la musique se déplace de manière étonnamment harmonieuse et fluide pour maintenir le rythme du récit. »

Marco Frei, Neue Zürcher Zeitung (25.01.2024) : « Les cinq actes, composés chacun de cinq scènes, plongent au plus profond des abîmes de la condition humaine. Ainsi, pour Parra lui-même, ce nouvel opéra est une suite logique de son "Wohlgesinnten", créé en 2019 à Anvers, d'après le roman éponyme de Jonathan Littell, qui y a imaginé les souvenirs fictifs d'un nazi allemand (...) Dans "Justice", Parra n'aligne plus les clichés folkloriques africains, mais intègre des associations rythmiques, mélodiques et vocales dans son expression propre, toujours très organique et naturelle. Même les chansons subtilement présentes de la région, qui sont également reflétées dans les solos de guitare électrique de Kojack Kossakamvwe, sont intégrées dans une musique qui ne se contente pas d'illustrer les événements, mais qui crée son propre niveau de narration avec beaucoup de lyrisme, des plans sonores de cordes complexes et une force dramatique. »

Egbert Tholl, Sueddeutsche Zeitung (24.01.2024)« La musique à elle seule est déjà étonnante. Parra est chez lui dans le monde de l'IRCAM, l'institut parisien de musique d'avant-garde, il a participé à la biennale de théâtre musical de Munich et a mis en musique des livrets de Haendl Klaus. Aujourd'hui, il est parti au Congo, où il a exploré la musique, notamment celle des Luba - autrefois le peuple d'un fier royaume. Ce voyage a modifié sa musique : les mélodies deviennent plus vives que ce à quoi il nous avait habitués, la musique acquiert une pulsation toujours excitante, un drive, elle est immédiatement compréhensible, certains airs ressemblent presque à des chansons. Et pourtant, ce que Parra compose n'est pas de l'appropriation culturelle, mais : un Hommage. »

Pierre Rigaudière, Avant-Scène Opéra (22.01.2024)  « Projeté par Milo Rau sur le terrain de l’art engagé voire militant, Hèctor Parra signe avec Justice un opéra singulier qui, sur la scène lyrique, fera peut-être figure de précédent historique (…) Hèctor Parra élabore une texture orchestrale dense, dont la compacité est l’une de ses marques de fabrique, ainsi qu’un lyrisme soutenu. On lui sait gré, alors qu’il a intégré plusieurs éléments musicaux empruntés à diverses musiques de la région, notamment à des chansons, d’avoir strictement évité tout effet de placage d’une couleur locale. C’est grâce à une profonde imprégnation qu’il a pu rendre son écriture perméable à un matériau intériorisé. Son écriture vocale laisse néanmoins perplexe alors qu’elle semble polarisée par deux styles bien différenciés, l’un se signalant par la tension expressionniste d’une atonalité parfois un peu systématique et nourrie par de grands intervalles, fonctionnant au plan dramaturgique comme un récitatif bien qu’elle n’en adopte pas la fluidité prosodique, l’autre associée à des airs, tendant vers davantage de consonance et des profils mélodiques plus souples. Chaque personnage est doté d’au moins un air qui met l’accent sur son vécu. »

Georgina Sola, El Pais (07.02.2024) : « Avec Justice, Parra rend hommage à l'opéra politique, le meilleur antidote à l'aveuglement de l'idéologie, au manichéisme et au totalitarisme du culte de la productivité, à l'extractivisme et au mépris brutal des vies humaines. L'opéra, entre ses mains, est le moyen le plus approprié pour aspirer au maximum de justice : plus la douleur est sauvage, plus elle est atavique et insupportable, plus l'expression est lyrique. Plus il y a de rage, plus il y a d'indignation, plus les voix sont vibrantes". »


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