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A Librarian’s Choice #9

A Librarian’s Choice #9

Le genre du concerto pour violoncelle a produit de grandes œuvres pour ses solistes. Outre les œuvres les plus connues comme les deux concertos de Camille Saint-Saëns, il existe de nombreux autres concertos pour violoncelle dans notre répertoire éditorial, dont cinq sont présentés ci-dessous et qui permettent à leurs solistes de s'illustrer de différentes manières.

 

Arthur Honegger : Concerto pour violoncelle et orchestre H72

2 / 2 / 2 / 2 — 2 / 2 / 0 / 1 — timb. - perc. — cordes

1939

17 min

Salabert

Dans son « Concerto », Arthur Honegger condense les influences françaises des « Six » ainsi que des éléments de jazz à sa manière sur une durée d'un peu moins de 17 minutes. D'emblée, presque avec désinvolture, il concentre de nombreuses ambiances. Même les premiers accords de l'exposition orchestrale, un petit second motif aux harmonies simples, pourraient constituer, pour nos oreilles modernes, un fond musical accrocheur pour un film hollywoodien américain. Le deuxième mouvement (dans une tonalité mineure) contient une mélodie bluesy dans laquelle l'instrument soliste glisse fréquemment entre les notes. Le troisième mouvement, presque dans le style d'une toccata, a également un caractère « américain » au sens le plus large du terme. Dans l'ensemble, l'œuvre offre de merveilleux changements d'humeur, du très polytonal au très lyrique, l'orchestre contrastant à plusieurs reprises avec l'instrument soliste. L'œuvre a été créée en 1930 par Maurice Maréchal sous la direction de Serge Koussevitzky à Boston. 

  

Philippe Gaubert: Poème romanesque Pour violoncelle et orchestre

2 / 2 / 2 / 2 — 2 / 1 / 3 / 0 — timb. - perc. - hpe — cordes (divisée

1932

18 min

Durand

Cette œuvre, également dédiée à Maurice Maréchal, commence par un roulement de timbales et une entrée très frappante du violoncelle solo (accord de sol mineur avec septième et neuvième majeures) qui s'avère immédiatement être un air entraînant et qui imprègne tout le mouvement. Tout cela est très romantique et rappelle parfois Tchaïkovski. Philippe Gaubert, qui s'est fait un nom en tant que flûtiste et professeur de flûte, fait preuve d'un sens aigu des effets musicaux et des accroches dans son « Poème romanesque » pour violoncelle et orchestre, comme les sons de cloche au début du deuxième mouvement. 

 

Joseph Jongen: Concerto pour violoncelle et orchestre

3 / 3 / 2 / 2 — 4 / 2 / 3 / 0 — 2 perc. — cordes (divisées)

1900, 35 min

Durand

Les œuvres orchestrales du compositeur belge Joseph Jongen sont malheureusement très peu jouées de nos jours, alors que ses œuvres pour orgue sont plus présentes. Son « Concerto pour violoncelle et orchestre » présente des mélodies très lyriques dans un style de composition par ailleurs relativement formel. Par exemple, le motif d'un saut de quinte concis et enjoué traverse tous les mouvements. L'harmonie alterne entre le romantisme et des passages de style parfois très classique. Alors que le violoncelle est essentiellement lyrique, l'orchestre contraste souvent avec des arcs de tension très expressifs et dramatiques, qui confèrent à l'œuvre une verve très divertissante et lui donnent un élan entraînant.

 

 

Raynaldo Hahn: Concerto inachevé, orchestration de Marius-François Gaillard

2 / 2 / 2 / 2 — 2 / 2 / 0 / 0 — 5 / 4 / 3 / 2 / 2

1905

ca. 10 min

Salabert

Il s'agit d'un concerto inachevé du compositeur d'origine vénézuélienne Raynaldo Hahn, révisé par Salabert en 1905 et accompagné de cadences du violoncelliste Fernand Pollain, éditées par Marius-François Gaillard. Il n'existe que des enregistrements audio de la version pour violoncelle et piano, qui suggèrent une œuvre à la fois dansante et intime dans une tonalité mineure. Raynaldo Hahn, connu surtout pour ses musiques de scène, fait preuve d'un sens inné des mélodies presque « pop », même dans les habitudes d'écoute d'aujourd'hui. 

 

 

Giorgio F. Ghedini: Musica concertante pour violoncelle et cordes

1962

15 min

Ricordi

Une mélodie de violoncelle solo extrêmement intense, décrite par le compositeur comme « forte, eso e drammatico », capte l'attention de l'auditeur dès la première seconde. Les autres instruments n'entrent que lentement en accompagnement, mais le violoncelle reste toujours mélodieusement au premier plan. La « Musica concertante » de Giorgio F. Ghedini est en fait plutôt une aria pour violoncelle solo sur de longues plages. Le compositeur s'est intéressé toute sa vie à la musique ancienne et a souvent combiné des techniques stylistiques de compositeurs tels que Gabrieli et Monteverdi avec de la musique nouvelle. L'atmosphère musicale de cette œuvre est également en partie similaire au « Prélude à l'unisson » de Georges Enescu ; la polyphonie limitée et la mélodie, qui tourne souvent autour des demi-tons, constituent une expérience d'écoute d'une intensité impressionnante qui serait très difficile à dater si l'on ne connaissait pas le compositeur. 

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