Actualités

A Librarian’s Choice #2

A Librarian’s Choice #2

Cette fois-ci, cinq œuvres orchestrales sont présentées. Elles sont composées de différentes formations de grande taille et ont pour point commun de refuser, d'une certaine manière, les schémas de classification temporelle habituels en termes de style : que ce soit par des formes musicales telles que les fugues et les danses baroques ou par des harmonies spécifiquement utilisées et des sujets extramusicaux non conventionnels.

Ferdinand "Fred" Barlow : Sinfonietta des saisons
Pour cordes et timbales
1950, 13 min
Plus d'informations...

 

Cette courte pièce pour cordes et timbales est sans grande difficulté technique pour les musiciens. Fred Barlow, originaire d'Alsace et élève de Koechlin, qui évoluait à Paris dans l'entourage d'Erik Satie et du Groupe des Six, a composé un cycle annuel pas trop compliqué du point de vue de la pratique musicale et de la technique, mais qui présente une certaine noirceur du point de vue musical, puisque l'année commence avec l'hiver et se termine en automne. Un seul thème traverse les quatre mouvements, de "L'hiver" à "L'automne", en passant par "Le printemps" et une "Nuit
d'été" très mélodieuse et douce. Alors que le premier mouvement peut être lu comme un prélude sombre et menaçant, le printemps qui s'annonce et l'automne qui s'éteint sont conçus comme des fugues, ce qui confère au passage de l'année une certaine intensité dramatique et une gravité non dénuée d'intérêt.

 

Camille Saint-Saens : Suite, Op. 49
Pour orchestre de chambre : 2 / 2 / 2 / 2 — 2 / 2 / 0 / 0 — timb. — cordes (divisées)
1863, 20 min
Plus d'informations...


Cette suite est une œuvre du répertoire de Saint-Saens, malheureusement pas souvent jouée, pour une formation orchestrale plutôt réduite. Dans cette œuvre, les cordes sont au premier plan, tandis que les bois assurent de discrètes variations de couleurs sonores. D'un point de vue stylistique, cette suite, avec ses mouvements, Prélude, Sarabande, Gavotte, Romance et Final, rappelle légèrement une suite de danses baroques, ce qui se ressent également dans le style de la musique. La Romance, dans laquelle prédomine une mélodie de cordes en octave incroyablement élégiaque, est un véritable régal. La prochaine fois que l'on pourra entendre ce chef d’œuvre en concert sera avec l'Orchestre National de Bretagne en mai 2024.

Guy Ropartz : La chasse du Prince Arthur
Etude symphonique d’après A. Brizeux
1912, 13 min
Plus d'informations...

 

Restons en Bretagne : Guy Ropartz évoque dans sa pièce d'orchestre le poème "Les Bretons" d'Auguste Brizeux et nous emmène dans un voyage merveilleusement romantique (tardif), dans lequel quelques mélodies traditionnelles et folkloriques bretonnes sont citées et utilisées. Cette œuvre a également un début incroyablement tendre et s'élève très lentement jusqu'à un premier point culminant victorieux à la moitié de l'œuvre - de belles parties de cors ne peuvent évidemment pas manquer dans une pièce sur la chasse, même si à la fin, des sons de cordes conciliants assurent une fin harmonieuse.

Charles Koechlin: La Méditation de Purun Baghat, Opus 159
poème symphonique d’après le « Livre de la jungle » de Rudyard Kipling
Pour orchestre : 3 / 3 / 4 / 4 — 6 / 4 / 4 / 1 — timb. - perc. - pno - grand orgue - 2 hpe — cordes (divisées)
1936, 13 min
Plus d'informations...

 

Il s'agit d'une œuvre qui, en raison de son orchestration difficile, se prête bien à une combinaison avec une œuvre symphonique plus longue avec une instrumentation similaire. Koechlin démontre une fois de plus son savoir-faire en matière de constructions harmoniques et de couleurs sonores sophistiquées. Le développement musical et rythmique très lent, qui comprend d'abord une mélodie complexe menée presque à l'unisson sur de longues mesures, décrit le développement spirituel et la maturité de Purun Baghat qui, à 60 ans, renonce à toute richesse et à tout pouvoir pour vivre en mendiant. Koechlin a choisi ce sujet d'après le "Livre de la jungle" de Kipling, un sujet qu'il a étudié à maintes reprises pendant plus de 40 ans et qui lui a inspiré plusieurs compositions évoquant un dialogue entre les cultures - et qui, ce faisant, font naître des perspectives bien plus complexes que ce que l'on pourrait dire aujourd'hui du roman lui-même.

Retour