Alberto Posadas, « Trayectorias »
© photo : Harald Hoffmann
Trayectorias (tirée du cycle Poética del espacio) propose l’expérience d’un espace dynamique où l’œuvre s’articule autour d’un déplacement spatial, temporel et fréquentiel du son.
Deux groupes instrumentaux sont disposés à deux extrémités opposées de la salle, l’un sur la scène et l’autre au fond, pour créer un contraste entre ce qu’on entend à l’avant et à l’arrière. Chaque ensemble est également scindé en trois sous-groupes afin de produire une sensation de latéralité de l’écoute (à gauche, au centre, à droite).
Le mouvement du son devient le sujet primordial de l’œuvre, produisant des trajectoires différentes : en zig zag, en étoile, en cercles symétriques, en spirales, d’avant en arrière…
L’origine spatiale du son ne suffit toutefois pas à déterminer la perception du mouvement ; la vitesse de ce déplacement et ses mécanismes d’assemblage entrent également en jeu : divers systèmes d’articulation temporelle tels que l’expansion, la compression, l’accélération et le ralentissement sont associés à ces déplacements. Le matériau musical et la distribution des densités et des hauteurs agissent souvent comme des connecteurs entre les différents espaces sonores mais aussi, exceptionnellement, comme un élément perturbateur.
Pour paraphraser Bachelard, dans Trayectorias, la perception du mouvement du son inscrit la hiérarchie des différentes fonctions d’occupation de l’espace.
Alberto Posadas
Création mondiale
Collegium Novum Ensemble, Peter Rundel (dir.)
16 novembre 2018, Studio Ernest Ansermet, Genève
17 novembre 2018, Tonhalle Maag, Zurich