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MUSIQUE(S) - IMAGE(S) - « From Tokyo with love »

MUSIQUE(S) - IMAGE(S) - « From Tokyo with love »

 From Tokyo with love - « In memoriam Tōru Takemitsu » :

Les cinéphiles l'associent exclusivement à un compositeur de musique de films - il faut dire qu'il a à son actif plus d'une centaine de bandes originales, commanditées par des habitués des Palmes d'Or cannoises. Les mélomanes, eux, voient en lui un compositeur de la modernité, alliant élégance et métier - il est vrai qu'il a signé nombre de pièces qui, plusieurs décennies après leur écriture, sont toujours très appréciées dans les salles de concert pour leur « stade permanent d’évanescence éthérée, leurs qualités de scintillement diffus et de suggestion qui les rend absolues, définitives et inoubliables » (dixit Tom Service, l'influent critique musical du Guardian, qui ajoute : « Sa musique sonne comme celle de Debussy et de Messiaen dans les harmonies et les textures, mais son effet est très différent. Elle est cristalline et objective lorsque Debussy est sensuel ; elle dégage un sens de l’espace et du détachement bien éloigné de la spiritualité visionnaire de Messiaen »).

Aujourd’hui, les compositions de Tōru Takemitsu (dont on aurait fêté les 90 ans ce mois-ci) sont interprétées chaque semaine quelque part dans le monde. Le mois prochain, ce seront notamment les rives nordiques de l'Europe qui pourront (re)découvrir deux de ses pièces de concerts les plus célèbres : son Requiem pour cordes (sous la direction de Kjetil Almenning) à Bergen le 1er novembre, puis, le 24, Garden Rain, pour deux groupes de cuivres, la fameuse pièce néo-méditative des années 1970, à Kiel. 

Takemitsu et l'image

Compléments idéaux de ces représentations en concert, les grandes épopées sonores de Takemitsu se laissent également appréhender de manière on ne peut plus inspirante à travers les cinéastes qu'il a accompagnés. 

Akira Kurosawa, bien entendu, dont il signe la BO de Ran*, après le film « underground culte » Dodesukaden*.

Hiroshi Teshigawara
, qui lui fait connaître les honneurs d'un Prix Spécial du Jury à Cannes en 1964 pour une partition d’une extrême sensualité avec La femme des sables*.


Shōhei Imamura, dont il partagera plusieurs succès avant les succès internationaux multi-primés La Ballade de Narayama* et L'Anguille*

La réputation du compositeur traversera même le Pacifique et, pour son film Soleil Levant* avec Sean ConneryPhilip Kaufman fera lui aussi appel à sa plume.

 

Photos :
Tōru Takemitsu © DR

Films Akira Kurosawa : 
Ran (1985)
Dodesukaden (1970)

Film Hiroshi Teshigahara : 
La femme des sables (1964)

Films Shōhei Imamura : 
La Ballade de Narayama (1983)
L'Anguille (1997)


Film Philip Kaufman : 
Soleil levant (1993)

* Œuvre non éditée chez Durand Salabert Eschig

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