Création de la version révisée de Swati'l Zaman de Benjamin Attahir

Sawti’l Zaman (Les Voix du passé en arabe) s’inspire d’une pièce de Marin Marais (Badinage, extrait du 4^ème Livre pour viole seule) découverte à l’adolescence par Benjamin Attahir dans le film Tous les matins du monde. La pièce du compositeur de la cour de Louis XIV est ici utilisée dans toutes sortes de configurations (emploi des hauteurs, extrapolations, figures fusées, techniques de bariolage…), sans que jamais le matériau originel ne soit réellement reconnaissable. Autre élément de l’inspiration d’Attahir : la musique orientale, ici clairement perceptible dans les solos de cor anglais et de violon, extrêmement ornementés. Le jeune compositeur, qui a bénéficié des conseils de Pierre Boulez à la prestigieuse Académie de Lucerne, signe en réalité dans Sawti’l Zaman l’autoportrait d’un musicien de 23 ans, tour à tour luxuriant et imprévisible, dans une orchestration très détaillée qui évoque les grands modèles de Dutilleux, Lutosławski et Stravinsky. La fin est un véritable finale avec un orchestre traité en blocs antagonistes, jusqu’à un grand climax qui fait entendre les notes de Marin Marais à toutes les octaves, dans un grand déferlement d’énergie.

Laurent Vilarem

Date de concert

11,12 janvier 2018, Orchestre national de Lille

Keith Lockhart, direction

23 février 2018, Orchestre national du Capitole de Toulouse

Andris Poga, direction