Création de Adh Dhohr de Benjamin Attahir
Adh Dhohr est la deuxième des cinq pièces d'un cycle que j'ai souhaité entreprendre autour du Salah ou rythme de l'ordinaire musulman. C'est la prière du midi, quand le soleil est à son zénith. On calcule sa durée grâce à un objet quelconque planté dans le sol ; lorsque l'ombre portée de cet objet est égale à sa longueur propre. Cet verticalité que le temps modifie se retrouve au cœur de la forme musicale. En effet, celle-ci est construite autour de ce moment « zénithal » et se déploie autour de manière concentrique. La macro-forme, elle, obéit au principe simple d'un dévoilement progressif du soliste, le serpent, que l'on découvre petit à petit. Il s'agit donc là d'une trajectoire du multiple vers l'un, du tutti vers le solo ; mouvement inverse de celui des liturgies du Livre qui sont basées sur le jeu responsorial du célébrant repris par les fidèles. Aussi, j'ai voulu – à l'instar des musiques orientales – revenir à la monodie la plus stricte, projet assez singulier dans le domaine concertant. Une seule et même voix que se partagent soliste et orchestre.
Adh Dhohr est dédiée à mon très cher ami Patrick Wibart, qui a su redonner toutes ses lettres de noblesse à cet instrument-voix qu'est le serpent.
Benjamin Attahir
Date de concert
Créations par l'Orchestre national de Lille
25 janvier 2018, Théâtre de Boulogne-sur-Mer
26 janvier 2018, Auditorium du Nouveau Siècle de Lille
27 janvier 2018, Cité de la Musique et de la Danse de Soissons
Patrick Wibart, serpent
Alexandre Bloch, direction
27, 28 mai 2018, Nederlands Philharmonisch Orkest
Patrick Wibart, serpent
Marc Albrecht, direction