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Pascal Dusapin,

Pascal Dusapin, "Outscape"


Alisa Weilerstein accompagne le chef invité Cristian Măcelaru et le Chicago Symphony Orchestra lors de concerts des 26 au 31 mai pour la création mondaie de Outscape, concerto pour violoncelle et orchestre de Pascal Dusapin. Les dernières oeuvres du compositeur français, d'après le New York Times, "évoquent à la fois les structures avant-gardistes de son maître Edgard Varèse et l'immédiateté émotionnelle de la musique de film." Outscape est la deuxième oeuvre d'un cycle sur la nature. "Plus je compose cette oeuvre, plus l'image d'un désert de neige est présent", précise Pascal Dusapin dans un article du Times 2014 alors qu'il travaillait encore sur la partition de cette pièce. "C'est reposant pour moi - la musique ne l'est pas - mais cela m'inspire.". Alisa Weilerstein reprendra ce concerto pour ses créations européennes, avec les orchestre de Stuttgart et de Paris.

Qu'est-ce qui vous a enthousiasmé dans l'idée de créer un concerto de Pascal Dusapin ?

J'ai entendu nombreuses de ses oeuvres et j'ai immédiatement été saisie par sa musicalité et son orchestration toutes personnelles et uniques. J'étais ravie lorsque j'ai appris qu'il allait composer quelque chose pour moi.

Pouvez-vous décrire la pièce, en particulier son langage musical ? Son rapport à la nature ? 

La piece est très intéressante combinaison de lyrisme nostalgique et d'élan d'urgence. On pourrait presque la qualifier de néo-romantique en ce qu'elle a d'émotionnellement ouverte, et pourtant son orchestration son langage sont vraiment tout à fait actuels. Il y a un jeu rythmique constant et complexe entre l'orchestre et le soliste qui donne à la pièce une belle énergie, qui en fait une écriture incroyable convaincante.

Quels sont les défis techniques et d'interprétation de ce concerto représente pour l'interprète ?

Il est évident que Pascal connait parfaitement le violoncelle. La partie soliste est techniquement difficile mais elle tombe parfaitement sous les doigts. 

Extrait de l'article de Kyle MacMillan – lire l'article complet (en anglais)

Consulter la partition


Pascal Dusapin à propos d'Outscape

Outscape est ma seconde partition pour violoncelle et orchestre. La première fût écrite en 1996 et prit le nom de Celo (en latin,  tenir secret…  ). Depuis toutes ces années, je savais qu’un jour je devrais me confronter à nouveau au concerto pour cet instrument. Puis la commande du Chicago Symphony Orchestra pour Alisa Weilerstein  est arrivée. J’avais été ébloui par la sonorité et le phrasé d’Alisa et par son invraisemblable aisance à aborder les répertoires les plus variés (d’Elliot Carter à Edward Elgar en passant par Haydn !) et j’eus immédiatement le sentiment que cette énergie musicale si magnifique, si libre pouvait m’inspirer une nouvelle composition. Confronter une telle artiste à un orchestre aussi majestueux que le CSO est un défi extrêmement rare pour un compositeur. J’ai été très heureux d’avoir composé cette partition pour de tels interprètes.

Mais il est difficile pour moi d’expliquer mon travail car la substance de la pensée est confondue avec le flux de la musique.  Composer, c’est créer un corps vivant ; la musique s’anime seule, puise les forces de sa régénérescence dans son propre dynamisme, invente son futur,  les conditions de sa forme et des émotions qu’elle produit.

A la fin, quelque chose est dit. 

Le titre porte en lui même le projet musical : « Outscape » est un mot anglais assez insolite (en tous cas pour un Français…).  Un mot riche d’une signification qui indique une variété de sens allant du plus commun au plus philosophique. « Outscape » c’est la voie, ou l’opportunité de fuir, d’inventer un chemin à soi. J’ai aimé ce mot car il est au fond comme un résumé de l’histoire de mon travail ; fuir ailleurs  pour comprendre et discerner, tenter de voir et d ‘entendre plus loin. 

C’est ainsi que ce concerto s’est inventé de lui même,  en d’incessants allers et retours entre un violoncelle au « devenir orchestre » et un orchestre au  « devenir violoncelle ». Chacune de ces forces musicales désire aller vers l’autre, se confondre avec cet « autre- là », connaître et devenir sa différence, s’échapper, revenir,  engendrer un avenir musical renouvelé. Dans Outscape, je n’ai jamais eu le sentiment d’opposer le soliste et l’orchestre, mais plutôt de les guider l’un vers l’autre.

Au début d’Outscape, tout semble simple, le violoncelle chante une note grave, c’est un do#. Immédiatement, la clarinette basse entonne cette même note, c’est un écho, comme l’ombre de la note. En s’imitant l’un et l’autre à tour de rôle, le violoncelle et la clarinette basse puis tout l’orchestre vont apprendre à chanter et se déployer ensemble, imaginer de multiples voies pour fuir et inventer ensemble une autre « nature »… 

I dedicate Outscape to Bill Brown, for his wonderful support and friendship.


Dates des concerts :

- 26, 27, 28, 29 & 31 mai 2016 par le Chicago Symphony Orchestra dirigé par Cristian Macelaru à Chicago
- 19 & 20 juin 2016 par l'Orchestre de l'Opéra de Stuttgart dirigé par Markus Stenz à l'Opéra de Stuttgart
- 6 avril 2017 par l'Orchestre de l’Opéra de Paris dirigé par Susanna Mälkki à l'Opéra Garnier
- été 2017 par le BBC Symphony Orchestra à Londres
- 18 novembre 2017 par l'Orquestra Sinfónica do Porto Casa da Música dirigé par Baldur Brönnimann à la Casa da Musica de Porto, violoncelle, Anssi Karttunen


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