Entre Philippe Manoury et le quatuor à cordes, c’est une histoire d’amour relativement récente. S’il écrit son premier quatuor en 1978, au cours de ses études, l’œuvre est ensuite déclassée : le premier quatuor date officiellement de 2010. Intitulée Stringendo (un terme italien pour désigner une accélération du tempo), cette pièce a été créée par le Quatuor Arditti, formation mythique dans le domaine de la musique contemporaine.

La même année est créé Tensio (tous ses quatuors portent des noms italiens), une tension engendrant ici une expérimentation fascinante des possibilités timbrales, harmoniques du quatuor, associé à l’électronique. En 2013 a été créé son troisième quatuor à cordes, par le Quatuor Arditti au Printemps des Arts de Monte-Carlo. Son titre : Melencolia, en écho à la célèbre gravure d’Albrecht Dürer. Manoury s’inspire également de Dürer dans la construction mathématique de la pièce, au cours de laquelle les musiciens jouent également des crotales. Une œuvre onirique qui évoque le terme allemand, difficilement traduisible, de « Sehnsucht », une forme particulière de nostalgie.

Fragmenti est donc son quatrième quatuor à cordes. Il sera créé à nouveau par le Quatuor Arditti à la Philharmonie de Paris, dans le cadre de la Biennale de quatuor à cordes. Il s’agit d’une co-commande avec ProQuartet, centre européen de musique de chambre. A noter que la création autrichienne de Fragmenti aura lieu au Konzerthaus de Vienne, également avec les Arditti.

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