Durand

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Durand est une des plus importantes firme d’édition musicale française. La société fut fondée le 30 décembre 1869 sous le nom de Durand-Schoenewerk. Le même jour,  Durand achetait le catalogue Flaxland dont les locaux se situaient 4, place de la Madeleine à Paris depuis les années quarante. La prospérité de Flaxland avait été fondée sur l’acquisition des droits pour l’édition française des œuvres pour piano de Schumann et des premiers opéras de Wagner Der fliegende Höllander, Tannhäuser et Lohengrin.

Après la guerre franco-prussienne de 1870, Durand développa pendant presque quatre-vingts ans un riche catalogue fondé sur les compositeurs français les plus représentatifs de l’époque : Saint-Saëns, Fauré, D’Indy, Debussy, Dukas, Ropartz, Roussel, Schmitt, Ravel, Milhaud, Poulenc, Duruflé, Jolivet et Messiaen. Ainsi l’éditeur s’inscrivait-il dans ce mouvement de réveil de la musique française qui, durant les années superficielles du Second Empire, avait connu une relative stagnation dans son développement.

Saint-Saëns confia à Durand la presque totalité de ses œuvres parmi lesquelles ses plus grands succès comme la Danse macabre, l’opéra Samson et Dalila, la Troisième Symphonie « avec orgue » excepté le Carnaval des Animaux qui fut publié à sa demande seulement après sa mort. Les quelques rares œuvres que le sévère et très autocritique Paul Dukas jugeait dignes d’être conservées pour la postérité comme L’Apprenti sorcier, l’opéra Ariane et Barbe-Bleue et le poème dansé La Péri furent aussi incluses dans le catalogue. De même, la musique de D’Indy occupa une place privilégiée au sein du catalogue avec des partitions écrites avec maîtrise comme les variations symphoniques « Istar » et la Symphonie n° 2. En outre, Durand publia aussi un important ouvrage théorique de ce dernier, son Cours de composition musicale.

Au début du XXe siècle, Durand témoigna d’un intérêt certain pour le modernisme musical ascendant quand la firme publia les œuvres de Debussy, en particulier l’opéra Pelléas et Mélisande, La Mer (trois esquisses symphoniques), les deux livres de Préludes pour piano et Jeux, un poème dansé écrit pour les Ballets Russes de Diaghilev. En 1905, Durand commença à publier toutes les œuvres de Maurice Ravel parmi lesquelles Rapsodie espagnole, le ballet Daphnis et Chloé et après la guerre, La Valse, le célèbre Boléro et les deux Concertos pour piano.

D’autres joyaux de la musique française furent publiés pendant ces années : toutes les œuvres composées par Albert Roussel, en particulier les ballets Le Festin de l’araignée et Bacchus et Ariane, mais aussi les Symphonies nos 2, 3 & 4, très solidement construites ; la plupart des œuvres de Florent Schmitt comme la somptueuse Tragédie de Salomé ; les dernières mélodies et les ultimes œuvres de musique de chambre du vieux Fauré ; la musique de chambre et l’étude symphonique franckiste La Chasse du Prince Arthur de Ropartz ; les trois premiers quatuors à cordes et la musique aux pouvoirs décapants de Protée de Milhaud.

Dans les années trente, un nouveau compositeur, Olivier Messiaen fit son entrée sur la scène musicale. Dès 1931, avec la publication des Huit Préludes pour piano, Durand devint le premier éditeur du compositeur. Durand s’enorgueillit de présenter dans son catalogue les meilleures œuvres de Messiaen comme le Quatuor pour la fin du temps pour clarinette, violon, violoncelle et piano écrit pendant la captivité du compositeur en Allemagne, les Visions de l’Amen pour deux pianos, les Trois petites liturgies de la Présence divine et l’immense Turangalîla-Symphonie, une symphonie en dix mouvements avec piano et ondes Martenot solistes, créée en décembre 1949 à Boston sous la direction de Leonard Bernstein.

Depuis les années quatre-vingts, Durand a publié de nombreux compositeurs français de la jeune génération tels que Nicolas Bacri, Renaud Gagneux, Philippe Hersant, Philippe Manoury mais aussi des personnalités représentatives de générations antérieures comme Claude Ballif ou François-Bernard Mâche.

L’édition des maîtres classiques fut toujours une spécialité de Durand dans le panorama des maisons françaises d’édition musicale. En 1894, Durand commença à publier l’édition monumentale des œuvres de Rameau, sous la direction de Camille Saint-Saëns. Dix-huit volumes furent publiés jusqu’en 1924. En 1914, avec le concours de la prestigieuse équipe de compositeurs vivants déjà publiés par la firme, Durand entreprit l’Édition classique Durand & Fils. Les principaux éditeurs de cette célèbre collection furent Saint-Saëns (œuvres pour piano de Mozart), Fauré (œuvres pour piano de Schumann), Debussy (œuvres pour piano de Chopin), Ravel (œuvres pour piano de Mendelssohn), Roussel (musique de chambre de Mendelssohn), Dukas (Sonates pour piano et Sonates pour violon et piano de Beethoven), et Schmitt (Sonates pour violon de Haydn).

Durand publie à l’heure actuelle l’édition critique des œuvres complètes de Debussy.

Durand a acquis en 1987 les fonds Amphion et Max Eschig et au début des années 1990, le catalogue de musique sérieuse Rideau Rouge.