François Meïmoun est une personnalité inclassable : musicologue, arrangeur et bien sûr compositeur. Ce dernier volet prend une part de plus en plus considérable dans son parcours, comme le montre son actualité. La musique de chambre tient une place importante, avec un quatuor avec piano et un quintette à cordes. On peut y lire la suite d’une démarche engagée avec le genre du quatuor à cordes. L’esthétique de Meïmoun offre une alliance subtile entre raffinement timbral et intelligence formelle. On retrouve également ces composantes dans son Concerto pour alto. On a également hâte d’entendre son œuvre pour piano à quatre mains – instrument que Meïmoun connaît bien pour le pratiquer lui-même.

A propos de son quintette "Tsimtsoum"

Le genre du quatuor à cordes a su s’adapter à tous les langages depuis Haydn jusqu’à aujourd’hui, accueillir tous les modes de jeu, toutes les innovations instrumentales. Ce modèle d’écriture classique put se soumettre sans se perdre. L’histoire du Quintette est plus éparse bien que prestigieuse. Le genre est rare dans les catalogues modernes. Est-ce le lyrisme qui s’attache aux œuvres de ce répertoire qui l'éloigne des établis du XXe siècle ? Le genre fut-il moins propice aux abstractions et aux recherches ? Les perspectives nouvelles de la composition invitent à recourir à nouveau à ce genre.

Le Quintette à cordes Tsimtsoum tire son impulsion de la Kabbale. Loin l’idée de vouloir musicaliser l’indéchiffrable ésotérisme de textes anciens même si la lecture des textes mystiques présida et provoqua la composition de cette œuvre. Le présent Quintette est une œuvre d’ombres et de lumières et de toutes les strates qui circulent dans les espaces intermédiaires. Dire à demi-mot, chanter, crier ou suggérer au loin les nuances d’un monde qui se crée à mesure qu’il s’entend.